fig. 2 -1746 - la chapelle, déjà détruite, était
en fait plus bas que le mot "chapelle"
fig. 17
vue des promenades (fig. 18).
Le bloc chapelle est sous le M,
les bâtiments sous le A sont
probablement imaginaires.
|
Implantation de la chapelle
Je suis parti du
principe que le seul plan montrant ces bâtiments, à savoir
la fig. 2 - 1746, était juste. La chapelle n'y est pas dessinée
puisque détruite dès 1678. Les deux bâtiments représentés
seraient le logis et la grande salle. J'ai calculé l'échelle
de la fig. 2 à partir de 2 mesures extrêmes est-ouest et nord-sud
du château
(10,65 cm pour 150 m soit
1cm pour 14,08m et 6,95 cm pour 108,40 m soit 1cm pour 15,59 m. Échelle
moyenne de la fig. 2 sur sur le tirage dont je dispose : 1cm pour 14,83
m).
A remarquer que les mesures
prises sur la fig. 2 coïncident avec les décrochements observés
d'une part en fouille (limite nord du logis), d'autre part sur la fig.
17 (angle sud-est du logis en saillie dans la lice (lice = espace entre
les deux remparts). Reste à placer la chapelle en partant de l'hypothèse
que le texte de 1643 donne les mensurations intérieures et celui
de 1678, les mesures extérieures :
en largeur, pas de problème
si on considère que 24 pieds est la largeur de la ruine au pied
du rempart et 20 pieds la largeur intérieure. Cela nous donne un
mur côté cour large de 4 pieds (1,20 m).
En longueur, j'ai compté
que le le pignon nord de la chapelle était confondu avec le pignon
sud du logis. En ajoutant 40 pieds (12m) de longueur intérieure
et 1,40 m de mur pignon sud, on obtient un bâtiment qui dépasse
un peu vers le sud un angle du rempart tracé sur la fig. 17. Cet
angle ténu marque aussi la limite de la chapelle sur la vignette
de 1637 (fig. 1).
Tout concorde, mais la sortie
de la rampe vers la haute cour devait être étroite. Cela n'a
rien d'aberrant quand on connaît la largeur des rues des villes médiévales.
En hauteur, en me basant
sur la fig. 1, j'ai estimé la hauteur des gouttières
de la chapelle à 8,87m au dessus du sol de la haute cour. Cette
perspective nous donne aussi une estimation de la pente des toits.
Vue à partir des arrières de la mairie (vue 50)
Vue à partir du pied de la tour 13 (vue 42).
Seules les ouvertures citées ont été reconstituées,
il devait y en avoir d'autres.
L'escalier du logis
L'escalier est dit "hors oeuvres",
cela précise qu'il était extérieur mais ne donne pas
sa forme. Si l'on s'en tient à la synthèse de E. Impey (
1998, p. 179), il est probable qu'il ait été d'abord en bois
et droit lors de la construction du logis au XIII ème ou XIVème
s. (?) puis reconstruit dans une tourelle polygonale en pierre lors d'un
agrandissement (peut-être lors de la construction de la chapelle
sous Pierre II).
Si je tente une reconstitution
vers 1440, la construction d'une tourelle --si elle a bien eu lieu-- n'était
peut-être pas faite. La vignette de 1637 (fig1) n'en présente
pas, mais elle peut être cachée par la toiture principale.
La fig. 2 n'en figure pas non plus.
Je choisis donc, sans preuve,
un escalier droit en bois (ou en pierre) du type de celui que E. Impey
a dessiné p. 176 (E. Impey, 1998). Je le place au contact de la
grande salle pour pouvoir aussi la desservir et justifiant le décrochement
sur sa façade. Je décore ce perron et ces portes nobles suivant
ainsi la symbolique sur laquelle insiste J. Mesqui (Mesqui J. 1995, p.
90) :
"Le perron etait introduction
aux grands dégrès, escalier menant du niveau de la
cour à celui de la salle. Les romans de la littérature médiévale
en font une véritable voie initiatique, conduisant du perron au
palier de la grande salle [...]. Certes, la majorité des escaliers
donnant sur la grande salle haute fut de caractère simple ; mais
on doit retenir que, quelle que soit la mise en forme, escalier perpendiculaire
à la façade, escalier longeant celle-ci pour donner dans
le pignon, toujours les grands degrés furent un élément
majeur de l'emblématique féodale, ne serait-ce que du fait
que l'escalier servait de décor à une mise en scène
processionnelle dans laquelle le souverain-seigneur jouait le rôle
premier."
L'escalier aurait aussi pu
aboutir entre les deux chambres du 1 er, mais dans ce cas, la grande salle
n'aurait pu être accessible directement que par la tour de l'Auloge,
au fond d'un couloir sombre entre deux bâtiments, ce qui n'est pas
très noble.
Enfin les deux chambres
du premier n'étaient pas forcément distinctes dès
la construction comme le précise E. Impey : "la mode était
alors aux grandes salles".
A en croire l'impression
que j'ai ressentie en fouille (mais ce n'est peut-être qu'une impression),
il faudrait aussi tenir compte d'un sol possible bien plus bas (un étage)
lors de la construction du logis. Cela aurait impliqué un escalier
droit partant presque de l'angle proche de la chapelle et montant sur deux
étages avec éventuellement un palier intermédiaire
(cela donne envie de creuser pour vérifier !).
Il est aussi dit qu'il y
avait une cheminée à chaque bout des cuisines sensées
prolonger le logis et probablement confondues avec la grande salle ; j'en
fais donc deux, une dans l'axe de chaque pignon.
Pour la fonction d'une grande
salle, voir la page consacrée au contenu du donjon ou cliquer
ici.
Dans les archives, il est
plusieurs fois question d'une galerie reliant le premier étage de
chacun des bâtiments. Je la suppose confondue avec le sommet de la
courtine associé aux hourds (côté étang), mais
c'est sans certitude, elle pouvait tout aussi bien longer la cour comme
celle que j'ai cru bon restituer sur la garde robe.
|
plan (vue 65), à comparer à la fig. 2,
en jaune : la mairie et la rue centrale
de la place Foch.
Quittance de 1427
pour avoir fait de leur mestier de charppenterie
ou chastel dud. lieu d’Alençon troys huys (portes) de boys es chambres
ou ont eté logiez mons. le regent et auxi madame la regente et pareillement
pour avoir fait en la gallerie de la chapelle d’icelluy chastel ung hostel
de boys pour chanter la messe de mond. seigneur [le régent-duc
de Bedford] et de madame(BNF, fr.26
050, n° 821, 1427, 10 oct.—1428, 4 avr. : Fragment d’un compte des
recettes et dépenses de la vicomté d’Alençon ; quitt.
du 24 oct. 1427 citée par I. Chave).
Certificat de 1431
Item ont semblablement fait de leur mestier de
charpentier ung pan de hourdeys contenant une perche ou environ, estant
ou derriere de la chambre de monsigneur. Item ont fait et rappareillyé
les hourdeys d’iceluy chastel depuis la tour de l’orloge jusques a iceluy
pan de hourdeys derrainement fait (BNF, fr.26 054, n° 1526,
1431, n.s. 27 mars).
Mentions d'une guérite et d'un escalier en bois montant à
la courtine
(à droite de la chapelle sur la vue 42) :
Ung hourdeys en fourme de guerite estant entre
le bout de la chapelle dud. chastel et une tourelle estant oud. Chastel
en venant a la basse court d’icelluy chastel […] avecquez
ung degrey de boys pour descendre dud. Hourdeys ou belle [basse-cour]d’icelluy
chastel (BNF, fr.26 087, n° 7581 (1431, avr.-3 mai).
Pour avoir rappareillé le hourdeys
du bout de la chapelle dud. Chastel et refait le degré par lequel
on monte sur icelui hourdeys (BNF, fr.26 064, n° 3593 (1438,
10 oct).
vue à partir des Promenades
(vue 30 équivalent de la fig. 18)
|